La mort heureuse. Albert CAMUS
On était en avril et il faisait une belle matinée de printemps étincelante et froide, d'un bleue pur et glacé, avec un grand soleil éblouissant mais sans chaleur.
Devant une petite baraque au parfum de vernis et d'anisette, (...)
Maintenant, au contraire, la pauvreté dans la solitude était une affreuse misère. Et quand Mersault pensait avec tristesse à la disparue, c'était sur lui, au vrai, que sa pitié se retournait.
Le souci de liberté et d'indépendance ne se conçoit que chez un être que vit encore d'espoir.
-Vous aimez les femmes?
-Lorsqu'elles sont belles.
-C'est ça que je voulais dire.
-Je vous demande pardon, Zagreus, mais il y a longtemps que j'ai plus parlé de certaines choses. Alors, je ne sais plus, ou pas bien.
Dans ce mouvement, sa robe se plaquait contre elle et dessinait son ventre plat et bombé.
Il se pencha et se fût comme s'il posait ses lèvres sur un oiseau.
Il éprouvait par quel paradoxe cruel nousnous trompons toujours deux fois sur les êtres que nous aimons, à leur bénéfice d'avord et à leur désavantage ensuite.
Leà bonheur impliqué un choix et à l'intérieur de ce choix, une volonté concertée, et lucide.
Il apprit à se promener.
C'est qui compte seulement, tu vois, c'est la volonté du bonheur, une sorte d'énorme conscience toujours présente.
" En janvier, les amandiers fleurirent. En mars les poiriers, pêchers et pommiers se couvrir de fleurs. Le mois d'après les sources se gonflèrent imperceptiblement et puis revinrent à un débit normal. Au début de mai on coupa les foins et, dans les derniers jours, on moissonna les avoines et les orges. Déjà les abricots étaient gonflés d'été. En juin, les poires précoce firent leur apparition avec les grandes moissons. Déjà les sources se tarissaient et la chaleur croissait. Mais le sang de la terre, tari de ce côté, faisait ailleurs fleurir les cotons et sucrait les premiers raisins. Il fit un grand vent brûlant qui dessécha les terres et alluma les incendies un peu partout. Et puis d'un coup, l'année bascula. Hâtivement, les vendanges se terminèrent. La pluie à grandes averses de septembre à novembre balaya la terre. Avec elle, à peine terminés les travaux de l'été commencèrent les emblavures et les premières semailles, pendant que les sources brusquement grossissaient et jaillissaient en torrents. A la fin de l'année le blé germait déjà dans certaines terres, tandis que d'autres finissaient à peine de recevoir les labours.Un peu plus tard, les amandiers à nouveau furent blancs dans le ciel glacé et bleu. La nouvelle année se poursuivit dans la terre et le ciel. Le tabac fut planté, la vigne labourée et soufrée, les arbres greffés. Le même mois, les nèfles mûrirent. A nouveau la fenaison, les moissons et les labours d'été. A la moitié de l'année de gros fruits juteux et collants aux doigts garnissaient les tables: figues, pêches et poires qu'on mangeait goulûment entre deux battages. Aux vendanges suivantes, le ciel se couvrit. Venant du nord, passèrent des bandes noires et silencieuses d'étourneaux et de grives. Pour eux les olives étaient déjà mûres. On les ceuillit peu après leur passage. Dans la terre gluante, une seconde fois le blé germa. De gros vols de nuages venaient aussi du nord passèrent sur la mer et sur la terre, brossèrent l'eau de son écume et la laissèrent nette et glacée sous un ciel de cristal.Pendant plusieurs jours, il y eut dans le soir des éclairs lointains et silencieux. Les premiers froids commencèrent.
J'étais émerveille d'avoir une âme rouge.
Il songeait qu'après lui, le premier qui prendrait sa taille la ferait mollir.
La mer se couvrit de ce jus doré comme d’une huile et renvoya sur la terre écrasée de soleil un souffle chaud qui l’ouvrit et laissa monter des parfums d’absinthe, de romarin et de pierres chaudes.
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