Essais sur l’histoire de la mort en Occident : du Moyen Âge à nos jours Philippe ARIES


INTRODUCTION : LES ATTITUDES DEVANT LA MORT

  • Il y a une habitude d’attribuer des origines lointaines à des phénomènes collectifs et mentaux très nouveaux.
  • Cette époque a la capacité de créer des mythes.
  • Il y a une relation entre l’attitude de voir la mort  et les variations en la conscience de soi et de l’autre.

LA MORT APRIVOISEE

  • Au bas Moyen-âge, les gens étaient avertis de leur mort, soit par des signes naturels, soit par des convictions intimes.
  • Rituel traditionnel de la table ronde : le regret de la vie, les pardons, la recommandation à Dieu des survivants et la prière (coulpe et commendaccio anime).
  • On attend la mort au lit
  • La mort est une cérémonie publique organisée (chambre publique)
  • Coexistence des vivants et des morts : avant dans les extérieurs de la ville, puis dans les églises.
  • Culte aux martyrs
  • Familiarité avec les morts et avec leur mort

LA MORT INVERSEE

  • La mort subite ne permet pas le repentir et elle prive à l’homme de sa mort.
  • Le soulagement de la révélation de la mort est un trait moderne, la nécessité de la révélation est un trait ancien
  • La peur de la mort n’explique pas le renoncement du mourant à sa propre mort.
  • Haut moyen-âge et Renaissance : l’homme est maître de sa vie, dans la mesure où il est maître de sa mort.
  • Seconde moitié du XIX : la maladie substitue la mort.
  • Le cancer est aujourd’hui la mort, l’idée de la mort.
  • La discrétion de la mort apparaît comme la forme moderne de la dignité.
  • L’hôpital est devenu le lieu de la mort moderne.
  • Aujourd’hui il importe que la mort soit telle qu’elle puisse être acceptée ou tolérée par les survivants.
  • La mort était autre fois une figure familière, aujourd’hui elle provoque une tension émotive incompatible avec la quotidienneté.
  • Au XIXsiècle la réclusion devient morale et non physique. Cette réclusion affirme l’impossibilité des vivants à oublier et à vivre comme avant le depart.
  • La mort est le principal interdit du monde moderne.
  • La toilette funéraire a désormais le but de masquer les apparences de la mort et de l’agonie.
  • L’incinération moderne suppose un refus de la survie.
  • La nouvelle convention exige qu’on cache sa peine.
  • Il y a eu une disparition des conventions sociales qui imposaient des conduites rituelles et un statut spécial pendant le deuil.
  • La mort est le lieu de la prise de conscience de l’individu.

LA MORT DE SOI

  • Pour les premiers chrétiens, le jugement n’est sinon pour les bons. Au XIIs apparaît l’idée du poids des bonnes œuvres dans les âmes. Au XIIIs le retour du Christ est substitué par le jugement.
  • Relation plus étroite entre la vie et le sort particulière.
  • La mort se charge d’un caractère dramatique.
  • Le transit, la charogne, la corruption de l’homme qui a une passion irraisonnée pour la vie et les temporalias.
  • La mort est le lieu où l’homme prend conscience de lui-même.

LA MORT DE TOI (la séparation intolérable)

  • La mort devient érotique, une rupture, une beauté romantique.
  • Le testament devient une acte juridique et les derniers volontés du défunt une act de confiance envers ses proches.
  • Les cultes de morts comme expression du patriotisme.

LA MORT INTERDITE

  • Changement du lieu de la mort : de chez soi à l’hôpital.
  • La confiance passe de la famille au médecin.
  • Une mort acceptable telle qu’elle puisse être tolérée pour les survivants.
  • La mort remplace le sexe comme principal interdit.
·        Echec confondue avec la mortalité
·        La mort innombrable
·        Recul de la volonté d’être

DU SENTIMENT MODERNE DE LA FAMILLE DANS LES TESTAMENTS ET LES TOMBEAUX

·        XVII La famille comprend tous ceux qui habitent sous le même toit.
·        Le maître de la famille est aussi le maître du champ.
·        Moyen-âge : le testament religieux du XVIII c’est juridique ; la famille prend le relais pour les dispositions pieuses.
·        XIX apparaît la tombe familiale par opposition à l’anonymat.

TIME FOR DYING, THE DYING PATIENT

  • Le malade est devenu, quoique bien soigné, une chose solitaire et oubliée.
  • Le mourant n’a plus de statut car il n’a plus de valeur sociale ; c’est pour quoi le « death bed pronouncement » ne sont plus pris au sérieux. Avant, le mourant les emportait avec lui dans une vie future à laquelle on croyait.
  • Au spectacle, seulement, on accepte les formes de mort violente qu’on peut croire encore différents à la fin que nous est naturellement réservée.
  • Le roll du malade est celui du mourant que fait semblant de ne pas mourir.
  • Il y a 4 paramètres : le respect de la vie, l’humanité, l’utilité sociale de l’individu et l’intérêt scientifique du cas.

LE CULTE DES MORTS A L’EPOQUE CONTEMPORAINE

  • Division des terrains de l’Eglise et du cimentière pour des raisons pastorales et naturalistes.
  • Louis XVI ordonne la destruction de tous les cimentières intramuros.
  • XVIII : on ne veut pas de cimentières dans les villes ; XIX : on les veut.
  • Le culte moderne des morts est attaché aux souvenirs du corps ; de l’apparence corporelle.
  • Le culte aux morts est la seule manifestation religieuse commune à des croyants et des incroyants de toutes les religions et confessions.

LA VIE ET LA MORT CHEZ LES FRANÇAIS D’AUJOURD’HUI

  • Le jour des morts c’est qu’une expression propre à des pays catholiques d’un culte de tombeaux beaucoup plus répandu.
  • La pitié sociale s’est déplace du mourant vers les survivants
  • La bienséance interdit les références à la mort.

RICHESSE ET PAUVRETE DEVANT LA MORT AU MOYEN AGE

  • L’avarice, fame et gloire provoquent un changement de la conscience de soi.
  • Transformation de funérailles de cérémonies civiles à religieuses.
  • Professionnels du deuil : prêtes et pauvres.
  • L’enterrement des pauvres entre dans les œuvres de pitié.

HUIZINGA ET LES THEMES MACABRES

  • L’illusion dans laquelle vivent les contemporaines a une valeur de vérité sociale.
  • Apparaît au XVème siècle l’obsession pour la décomposition.
  • Nouvelle mentalité de découragement causé pour l’humaine misère.
  • Morbide : Goût plus ou moins pervers, mais dont la perversité n’est ni avoué ni conscience, pour le spectacle physique de la mort et de la souffrance (XVI au XVIII).
  • XVIII et XIX déplacement de la mort vers l’imaginaire. Introduction d’une distance nouvelle avec la mort.
  • XV les thèmes macabres sont associés à l’échec individuel.
  • XVIII la mort et l’act sexuel sont des ruptures attirantes et terribles de la familiarité quotidienne. Changement de la réaction avec la mort.
  • XIX l’image de la mort commence à disparaître et devient sauvage.

LE THEME DE LA MORT DANS LE CHEMIN DE PARADIS DE MAURRAS // LES MIRACLES DES MORTS
·        On ne bénit pas l’espace de l’Eglise à cause des morts mais on y enterre les morts parce qu’il est béni. Cette idée change  et la bénédiction devient une façon d’écarter le diable du cimentière.

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