Essai sur le don. MAUSS, Marcel. Citations et notes



Essai sur le don. MAUSS, Marcel. Ed Quadrige, Octobre 2007. Paris, France.

Préface de Florence WEBER, résumé .

Pag 16 Prendre au sérieux les catégories indigènes à la fois dans leur dimension performative (dire c’est faire) et dans leur dimension descriptive (dire, c’est découper dans la réalité sociale les unités pertinentes en termes de signification).
Emics : Concepts indigènes ou vernaculaires
Etics : concepts de l’observateur, ethnographe ou historien.

Pag22 Le Kula fonctionne suivant un principe de réciprocité rituelle entre des personnes qui s’attachent les unes aux autres par des échanges réguliers.

Pag 24 Echange de bagues entre époux. Est un geste symbolique qui ne met pas le donataire et le donneur en position de domination car il manque une durée qui sépare le don du contredon. En outre, l’identité de biens symbolise l’égalité entre les époux.
L’échange instantanéité des biens équivalents peut s’inscrire dans 3 types d’échange : la transaction marchande monétaire, la transaction marchande non monétaire et la transaction rituelle.

Pag 25 Un transfert ne comporte pas une contrepartie exigible, au contraire de la transaction qui en comporte une.

Pag 28 « Un échange de dons consiste explicitement en deux transferts distincts l’un de l’autre dont le second ne clôture pas la relation ouverte par le premier. »

Pag 32 Dans un système du type giwali, les objets sont séparés des individus et les droit réel (sur les choses) est séparé du droit personnel (sur les personnes). Dans les systèmes de prestation total, les choses e sont pas séparées des personnes.

Pag 38 « Les rituels découpent dans le flux de la vie sociale un espace avec ses règles spécifiques, une « scène sociale ». »

Pag 40 Soit les prestations sont encadrées par un système juridique ou normatif et un dispositif matériel qui leur enlèvent toute ambigüité. Chacun de partenaires de la prestation sait ce qu’il est en train de faire et partage ce savoir avec les autres. […] Soit les différentes partenaires d’une transaction donnée ont à leur disposition plusieurs manières de la penser, et jouent de cette ambigüité pour inscrire leur action dans plusieurs registres.

Pag 41 Analyser les interactions, les contextes sociaux dans lesquels elles prennent leur signification pour leurs partenaires. Ces contextes sociaux peuvent être appelés scènes sociales. Elles fonctionnent comme cadres cognitifs constitués pas la langue et les diverses procédures de qualification de l’interaction.
« Les rituels de politesse sont des techniques socialement efficaces : ils permettent d’inscrire l’événement dans une série d’événements semblables, et sont utilisés pour ouvrir et clore une séquence qui fait sens. »

Essai sur le don

Pag 65 Les échanges et les contrats se font en forme de cadeaux, en théorie volontaires, en réalité obligatoirement faits et rendus.

Pag 66 Phénomènes sociaux totaux, s’expriment à la fois et d’un coup en toutes sortes d’institutions : religieuses, juridiques, morales (politiques et familiales), économiques (production, consommation, prestation, distribution), esthétiques et morphologiques.

Pag 68 Méthodologie. Méthode de comparaison précise. Nous avons étudié notre sujet dans des aires déterminées et choisies. Ensuite, nous avons choisi que termes allions nous utiliser et finalement, chaque étude a porté sur de systèmes que nous nous sommes astreints à décrire et à analyser.

Pag 71 Ces prestations et contre-prestations se engagent sous une forme plutôt volontaire, par des présents, des cadeaux, bien qu’elles soient au fond, rigoureusement obligatoires, à peine de guerre privée ou publique. Nous avons proposé d’appeler tut ceci le système de prestations totales.

Pag 74 Cependant, des recherches plus approfondies font paraître maintenant un nombre assez considérable de formes intermédiaires entre ces échanges à rivalité exaspérée […] et d’autres à émulation plus modérée où les contractants rivalisent en cadeaux.

Pag 86 Le premier donateur devenu le dernier donataire.

Pag 87 La prestation totale n’emporte pas seulement l’obligation de rendre les cadeaux reçus ; mais elle suppose deux autres aussi importantes : obligation d’en faire, d’une part, obligation d’en recevoir, de l’autre.

Pag 90 […] présenter et recevoir. Ce mélange étroit de droits et de devoirs symétriques et contraires cesse d’apparaître contradictoire si l’on conçoit qu’il y en a, avant tout, mélange de liens spirituels entre les choses qui sont à quelque degré de l’âme et les individus et les groupes qui se traitent à quelque degré comme des choses.

Pag102 « Le but est avant tout moral, l’objet en est de produire un sentiment amical entre les deux personnes en jeu, et si l’opération n’avait pas cet effet, tout est manqué… » Andaman Islanders 1922 

Pag 83
« Personne n’est libre de refuser un présent offert. Tous, hommes et femmes tâchent de se surpaser les uns les autres en générosité. … » » Andaman Islanders 1922 pag 73

Pag 107 Le commerce Kula est d’ordre noble. Il s’exerce de façon noble, en apparence purement désintéressée et modeste. On le distingue soigneusement du simple échange économique de marchandises appelé  gimwali.

Pag 121 Concurrence, rivalité, étalage, recherche de la grandeur et de l’intérêt, tels sont le smotifs divers qui sous-tendent tous ces actes.

Pag 124 Elle (la vie économique dans le système d’échanges) est un constant donner et prendre. Elle est comme traversée par un courant continu et en tous sens, de dons donnés, reçus, rendus, obligatoirement et par intérêt, par grandeur et pour services, en défis et en gages.

Pag 131 Une figure bien arrêtée de ce régime du don. La vie matérielle et morale, l’écahnge y fonctionnent sous une forme désintéressée et obligatoire en même temps. De plus, cette obligation s’exprime de façon mythique, imaginaire ou, si l’on veut, symbolique et collective : elle prend l’aspect de l’intérêt attaché aux choses échangées : celles-ci ne sont jamais complètement détachées de leurs échangistes, la communion et l’alliance qu’elles établissent sont relativement indissolubles.

Pag147 L’obligation de donner est l’essence du potlatch.

Pag154 L’obligation de recevoir ne contraint pas moins. On n’a pas le droit de refuser un don, de refuser le potlatch. Agir ainsi c’est manifester qu’on craint d’avoir à rendre, […]
Mais en principe, tout don est toujours accepté et même loué.

Pag168 Chacune de ces choses précieuses a d’ailleurs en soi une vertu productrice.

Pag176-177 les choses ont une personnalité et les personnalités sont en quelque sorte des choses permanentes du clan. Titres, talismans, cuivres et esprits des chefs sont homonymes et synonymes, de même nature et de même fonction. La circulation de biens suit celle des hommes, de femmes, […]

Pag188 Il faut qu’il y ait chose ou service pour qu’il y ait don et il faut que la chose ou le service obligent.

Pag200 La chose donnée produit sa récompense dans cette vie et dans l’autre. Ici, elle engendre automatiquement pour le donateur la même chose qu’elle : elle n’est pas perdue, elle se reproduit ; là-bas, c’est la même chose augmentée que l’on retrouve.

Pag 208 C’est que la chose donnée elle-même forme un lien bilatéral et irrévocable, […]

Pag209 Liens crées par ces biens transmis entre personnages donnants et recevants, cette moralité économique tient compte de tout cet ensemble.  

Pag212 Angebinde que constituent l’échange, l’offre, l’acceptation de cette offre et l’obligation de rendre.  

Pag217 Chine. Elle reconnaît lien indissoluble de toute chose avec l’originel propriétaire.

Pag219 Les choses ont encore une valeur de sentiments en plus de leur valeur vénale, si tant est qu’il y a des valeurs qui soient seulement de ce genre.
Le don non rendu rend encore inférieur celui qui l’a accepté, surtout quand il l’a reçu sans esprit de retour.

Pag233 De même que ces dons ne sont pas libres, ils ne sont pas réellement désintéressés. […]en vue […] de maintenir une alliance profitable […]

Pag243 C’est en considérant le tout ensemble que nous avons pu percevoir l’essentiel, le mouvement du tout, l’aspect vivant, l’instant fugitif où la société prend, où les hommes prennent conscience sentimentale d’eux-mêmes et de leur situation vis-à-vis d’autrui. Il y a dans cette observation concrète de la vie sociale, le moyen de trouver de fait nouveaux que nous commençons seulement à entrevoir.

Pag248 Les peuples, les clases, les familles, les individus, pourront s’enrichir, ils ne seront heureux que quand ils sauront s’asseoir, tels de chevaliers, autour de la richesse commune.

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